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12 janvier 2015 1 12 /01 /janvier /2015 13:08

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Depuis ce 7 Janvier et les tristes évènements qui marquent cette journée, l'ensemble des Francais redécouvrent la presse satirique et la liberté d'expression si particulière qui s'y rattache. Quand j'entends hurler les kouachi hurlant "on a tué Charlie Hebdo" j'entends on a tué la presse satirique francaise. Charlie Hebdo descendant de l'iconoclaste Hara-kiri était un monument du genre en France. Un humour bête et méchant, acerbe et acide qui n'avait pas peur de rire de tout et de ne laisser aucun sujet de côté.

Les frère kouachi sont d'une bêtise affligeante eux qui voulaient tuer Charlie ont fait fleurir en france les soutiens au journal, les caricatures qui hier étaient sagement rangé dans nos bibliothèques se sont révélé au grand jour dans la rue, sans doutes nombreux sont ceux qui ignorer l'existence de Charlie Hebdo le connaissent aujourd'hui. Et le reste de la rédaction recoit des dons et des abonnements venant de la France entière et du monde.

Si les Kouachi avait été un peu plus patient Charlie Hebdo allait mourir de lui même, la crise de la presse papier n'épargne pas le satirique et le lectorat n'était plus au rendez-vous depuis plusieurs années. Ce genre que l'on qualifie parfois de facon abusif de typiquement francais ne trouvait plus son lectorat : 45 000 tirages pour Charlie, 15 000 pour Siné-Mensuel certes le Canard Enchaîné peut paraitre un contre exemple avec ces 450 000 exemplaires par semaine mais ses ventes avait chuté de 15% en 2014.

Plus localement en PACA nous avons le journal "le ravi" qui est un très bon mensuel alliant presse d'investigations avec humour et pourtant il peine a dépassé les 5000 exemplaires et risque la banqueroute chaque année. Nous avons d'autres exemple de journaux qui peine à être connu du grand public comme "la lettre à lulu" à 3000 exemplaires, "CQFD, ce qu'il faut dire, détruire, développer" basé à Marseille tire à 6000 exemplaires.

Beaucoup de ces journaux partagent l'abscence du publicité  qui garantie une ligne éditoriale indépendante des forces de l'argent, le canard enchainé poussant jusqu'à interdire à ces journalistes à investir en bourse. Les plus petits sont écrits par des bénévoles qui ne vivent pas du métier de journaliste et certains font des choix audacieux comme CQFD qui propose gratuitement son journal à tout détenus.

Mais l'abscence de publicité à un autre revers celui de manquer de financement alors qu'en ce moment une presse financé entièrement par la pub grossit chaque jour son lectorat, ces journaux satiriques qui ne peuvent compter que sur leurs lecteurs ou sur les dons sont de plus en plus déficitaires. Certes il y avait toujours des lecteurs mais lire ce genre de journaux étaient de plus en plus singulier, je me souviens d'une des première réunion régionale que j'ai fais dans mon organisation politique où j'avais pris Charlie-Hebdo et le Canard Enchainé pour m'occuper en route certains ne m'avaient pas épargner de leurs critiques : "presse gauchiste", "à la limite du racisme", "fouteur de merde" c'était en 2008. Même moi je n'étais plus ces derniers temps un lecteur assidu certes j'achetais quelques fois un titre ou deux, quelques hors-série de Charlie ( voir mon article sur la vie illustrée de Mahomet par Charb) mais je n'étais pas abonné et devant certaines unes j'avais une sorte de retenue à sortir pour lire mon journal en public.

La situation n'est pas nouvelle et dans le passé Charlie Hebdo avait déja disparu titrant son dernier numéro sur un "allez vous faire foutre" lancé aux francais jugant que ses anciens lecteurs étaient devenus des "sales cons".Vous pouvez découvrir cet extrait de JT de l'époque

 

Aujourd'hui nous sommes tous charlie, les dons et les demandes d'abonnement se mutiplient de manière vertigineuse tellement que le journal ne peut plus gérer toutes les demandes : le numéro du 14 Janvier 2015 va être tiré à 1 million d'exemplaire. Symboliquement le journal ne peut pas mourir après la décimation de sa rédaction nous l'avons compris. Mais ce sursaut ne doit pas profiter seulement à Charlie-Hebdo il est un monument de la satire francaise mais il n'est pas toute la presse satirique francaise. Alors qu'en fin 2014 il devait faire la manche dans un numéro spécial son avenir est subitement assuré conjointement à l'assasinat de ceux qui ont fait l'hedomadaire.

Si Cabu, Wolinski, Tignous ou Charb étaient des êtres inestimables, avec un coup de crayon assorti à un oeil percant et visant les justes problèmes d'autres dessinateurs de talents sont là pour reprendre le flambeau bien sûr se sera différent, se sera autre chose mais comment faire naitre des vocations si la presse satirique est moribonde ? Comment des jeunes artistes-journalistes pourront reprendre le flambeau si nous ne les encourageons pas en achetant ou en nous abonnant tout simplement à Charlie Hebdo bien sûr mais autres aussi.

Car Charlie Hebdo fait partie d'un tout, d'un ensemble qui permet de s'informer tout en faisant rire. Le rire qui permet de mettre en lumière les injustices, les abus ainsi que les informations les plus graves. Ce rire qui ne s'arrêtera que si on en fait le choix.

Ce mercredi j'achèterais "Charlie-Hebdo", mais j'achèterais aussi "le canard-enchainé", aussi "le ravi", aussi "Siné-mensuel". Je ferais le tri dans mon budget pour m'abonner à certains d'entres eux. Car l'abonnement c'est ce qui assure à un journal indépendant son budget, c'est ce qui lui permet de tirer encore plus d'exemplaires.  En faisant renaitre la presse satirique nous remettrons la satire dans toutes la presse même celle qui ne résonne que par interet marchand : la presse quotidienne régionale ou la presse gratuite où l'abscence du dessin est une autre caractéstique de ces dernières depuis des années : trop couteux, trop dérangeants, pas assez consensuels... Pourquoi perdre un espace de quelques centimètres carrés qui pourrait accueillir une belle publicité ? Le dessin, la caricature, la satire se doit de reprendre toute la place qui est la sienne et c'est seulement par notre comportement que nous lui rendrons !

Faisons le choix du rire, faisons le choix de la liberté d'information !

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